un spectacle musical et chorégraphique pour célébrer le 100ème anniversaire de john cage. chorégraphie d’olivia grandville
En 1983 et 1984, John Cage (1912-1992) composa cinq pièces portant le titre identique de Ryoanji (ainsi qu’un grand nombre de gravu- res et de dessins), du nom d’un temple bouddhiste zen de Kyoto (Ryōan-Ji, 竜安寺), célèbre pour son jardin de pierres à la composition énigmatique. Ces cinq pièces – successivement pour voix, contrebasse, hautbois, trombone et flûte – ont été écrites selon le même principe : une succession de plusieurs jardins représentés chacun par deux pages sur lesquelles le compositeur a posé des pierres servant de guide pour le crayon dessinant ainsi des courbes accidentées.
Ces courbes, sous la forme de glissandi sans cesse renouvelés, sont contraintes dans des tessitures données qui peuvent être très réduites obligeant les instrumentistes à sentir et à contrôler des variations infimes de hauteurs. Bien sûr, aussi bien la position des pierres que les tessitures ont été tirées au hasard selon la méthode complexe du I-Ching que John Cage utilisa dès les années 50 et ce jusqu’à la fin de sa vie.
Pour chacun des Ryoanji, des parties pré-enregistrées par les interprètes sont diffusées sur trois enceintes acoustiques distinctes faisant de chaque partition un quartet du même instrument, un seul étant joué en direct.
Autre particularité de Ryoanji : les cinq pièces, indépendantes les unes des autres, sont accompagnées par la même partition de percussion. Cette partition, représentant selon le compositeur le gravier ratissé du jardin zen, n’est composée que de battements identiques qui prennent appui sur une pulsation régulière mais non cyclique, chaque battement prenant la forme d’un accord d’au moins deux sons provenant d’instruments de familles différentes. Comme si la lumière changeait imperceptiblement sur eux, chacun de ces accords portent de légers glissements de dynamique.
«Comment pourrait-on décrire les changements qui s’opèrent en nous quand nous jouons Ryoanji ? Et peut-on user du mot jouer pour décrire le fait de partager ce moment d’écoute si singulier où ce qui s’offre à entendre se trouve dans les interstices du son, comme entre les pierres de la partition ? Et qu’y a-t-il entre chaque battement de la percussion ? Serait-ce cette immobilité qui ne ferait partie ni du mouvement ni du parcours ? Et quel est cet ordre des distances – ce rythme d’avant le rythme – duquel s’élaborent tant d’états transitoires, tant d’étapes intermédiaires sans pour autant qu’il y ait le moindre dé- part et la moindre arrivée ?» (Lê Quan Ninh)
Production association Ryoanji et la Spirale de Caroline
Coproductions : Arcadi, Théâtre de Saint-Quentin-en-Yvelines, Scène Nationale, Centre Culturel André Malraux, Scène Nationale de Vandœuvre-Lès-Nancy, Ville de Limoges – Centres Culturels Municipaux – Scène Conventionnée pour la Danse, Atelier de Paris et CDC Paris Réseau (Atelier de Paris-Carolyn Carlson, L’étoile du nord, micadanses-ADDP, studio Le Regard du Cygne-AMD XXe)
Avec le soutien de la Spedidam et de l’ADAMI.
Danseurs : Franck Beaubois, Audrey Gaisan Doncel, Blandine Minot, Annabelle Pulcini, Manuel Vallade
Photo © Sylvain Thomas
Avec Hubertus Biermann, Géraldine Keller, Lê Quan Ninh, Thierry Madiot, Hélène Mourot, Laurent Sassi, Angelika Sheridan