JEUDI 18 AOÛT 2016
15h00 – Ouverture du festival
Marc Guillerot
[ CHAPITEAU ]
photo © Vincent Schrive
Cette année, en guise de présentation, célébrons le centenaire du mouvement Dada comme il se doit avec de la poésie sonore et phonétique d’une période comprise entre 1916 et 1970. Dans notre temps de confusion des discours dressés les uns contre les autres, retrouvons l’insensé besoin d’une langue débarassée du sens et qui retrouve la joie du son.
16h00 – Activity Center (Allemagne)
Burkhard Beins, Michael Renkel
[ EGLISE DE SAINT-SILVAIN-SOUS-TOULX ]
Composé depuis 1989 du percussionniste Burkhard Beins et du guitariste Michael Renkel, Activity Center développe une musique bruissante et subtile aussi bien acoustique qu’électronique puisant dans le réel toute sortes de sonorités quotidiennes ou inhabituelles, et qui semble aller de soi avec intelligence et frénésie, conduisant l’auditeur à être aux aguets, l’oreille active, agile, étonnée…
17h30 – We Killed a Cheerleader (France)
Marie Cambois, Jean-Philippe Gross
[ PARC DU CHÂTEAU DE LA ROCHE ]
La chorégraphe Marie Cambois et le musicien Jean-Philippe Gross travaillent ensemble depuis 2008 à creuser le concept de We killed a Cheerleader. La version présentée ici (pièce pour 1 danseuse et 3 haut-parleurs) est un condensé des différentes versions développées jusqu’à aujourd’hui.
La musique comme la danse y sont envisagées par la réduction, la décomposition des signes et signaux, exposés à l’épreuve de la durée et de la répétition projetant le spectateur dans une forme d’hypnose du à la fois au caractère minimal et prégnant de la musique électronique et à l’aspect banal des gestes dansés qui semblent tout à la fois éprouver l’espace et le révéler.
C’est la première fois que cette pièce chorégraphique est donnée en plein air. Le contraste risque d’être saisissant…
21h00 – Accroche-Note [I] : Le Trio de Clarinettes (France)
Armand Angster, Sylvain Kassap, Jean-Marc Foltz
[ LA SPOUZE ]
Après la carte blanche donnée en 2014 au Distracfold Ensemble de Manchester, cette année c’est l’ensemble Accroche Note qui est invité à donner trois concerts répartis sur les trois jours du festival pouvant ainsi présenter plusieurs aspects de leur travail et de leur engagement dans les musiques d’aujourd’hui. Basé à Strasbourg depuis 1981, l’ensemble n’a eu de cesse d’explorer toute la diversité de la musique contemporaine, créant un très grand nombre d’oeuvres nouvelles et collaborant avec plusieurs générations de compositeurs.
Premier concert donc, avec le Trio de Clarinettes.
Programme :
Bernard Cavanna : Goutte d’or blues pour clarinette et sons fixés
Georges Aperghis : A bout de bras pour 2 clarinettes
Pierre Boulez : Domaines pour 3 clarinettes
+ compositions du Trio de clarinettes
Armand Angster clarinettes
Sylvain Kassap clarinettes
Jean-Marc Foltz clarinettes
En collaboration avec Les Jardins Jeudi de la Spouze
22h30 – Hyperbang (France)
Christophe Cardoën, David Chiesa, Gaëlle Rouard
[ CHAPITEAU ]
Gaëlle Rouard et Christophe Cardoen scandent de concert l’une des images argentiques, l’autre de la lumière, aux commandes d’une machine de sa fabrication qui hache le rayon mieux qu’un stroboscope. Et comme on parle de mettre en morceau : David Chiesa heurte et frictionne des cordes amplifiées… Une fiction qui tâte des origines et des chaos, les événements sonores assouvis de lumière pendant le lent travail de la transformation, des couleurs de lumières crues avalent l’image et quelques alpinistes. Le rythme s’accélère, les lumières et les sons s’épaississent, éblouissent, l’intrigue se fait insaisissable. Les personnages se débattent dans une matière plus dense, hypnotique… Et comme la scolopendre et le céphalopode (un représentant attardé des moeurs antiques) : ça se bouscule pour vivre et ça palpite d’exister. Sans kilowatts superflus, aux origines de l’art cinétique, avec du photon, de la chimie et du son …
Gaëlle Rouard projecteur cinéma 16mm
Christophe Cardoën projecteurs lumière et ombres
David Chiesa cadre de piano et basse électrique
Représentation accueillie avec le soutien de l’Office artistique de la Région Aquitaine
VENDREDI 19 AOÛT 2016
10h00 – Promenade commentée
La promenade commentée proposée par Tom Vierhout est en quelque sorte l’événement central du festival Le Bruit de la Musique pour qui écouter les musiques contemporaines c’est renouveler son écoute et se rappeler qu’en forêt l’oreille est toujours surprise…
15h00 – Geneviève Foccroulle (France)
[ EGLISE DE DOMEYROT ]
© Olivier Vary
Geneviève Foccroulle est une pianiste passionnante et passionnée par des musiques rares et propose des parcours d’écoute contrastés et cohérents. Du son au discours, du touché aux phénomènes acoustiques, les pièces de ses programmes sont liées par un ou plusieurs de leurs aspects intrinsèques, de leur capacité à nous faire vivre des expériences riches et variées qui touchent aussi bien le corps que l’esprit.
Mon travail autour des Variations Goldberg était entr’autre un projet de recherche sur les timbres et les espaces dans lequel le piano est sans cesse modelé, sculpté, sans jamais transformer le texte (notice : début, commencer avec le piano fermé, l’étouffer comme s’il était dans une boîte, puis au contraire l’ouvrir, le libérer, dessiner des plans sonores, partir à la recherche d’un clavier imaginaire…), mais également un projet ouvert à des expérimentations rendues possible par la confrontation de mondes différents, des ‘face à face’ avec d’autres musiques, d’autres musiciens, d’autres disciplines.
Pour ce concert, je propose de jouer en première partie des pièces d’un manuscrit du 15è siècle en alternance avec des pièces courtes récentes de deux compositeurs allemands, Hauke Harder et Ernstalbrecht Stiebler. En seconde partie ‘Palais de Mari’ de Morton Feldman, sa dernière pièce pour piano. C’est à chaque fois beaucoup d’émotion et de plaisir que de jouer cette oeuvre.
Le Codex Faenza est un manuscrit trouvé en Italie fin du 15è siècle, il est le premier manuscrit dans lequel on retrouve des œuvres écrites pour clavier. En le mettant côte à côte avec des œuvres d’aujourd’hui, on peut regarder comment elles se parlent entre elles, comment elles nous parlent, comment elles se reflètent, se nourrissent ou se rejettent… Loin d’une approche historique qui n’a pas sa place ici, il me paraît intéressant d’observer les liens qui se créent entre les sons, les phrasés, les matières sonores, leurs silences, la manière dont on attrape un son, ou dont on le dépose…
En quoi mon jeu va-t-il changer. Va-t-il changer lorsque je joue des pièces du 15è siècle face à Ernstalbrecht Stiebler ou Hauke Harder ? Leur univers à chacun est très précis, chez Hauke Harder, l’intervalle entre deux sons joués simultanément déclenche une multitude d’harmoniques, Hauke écrit souvent pour des instruments accordés sur l’échelle des harmoniques naturelles, la « just intonation »… Pour Ernstalbrecht Stiebler, « l’auditeur doit créer son propre chemin d’écoute, de cette manière il peut devenir une partie de la musique… »
Programme:
Codex Faenza Aspire refus, No 17, le Ior (15è)
Ernstalbrecht Stiebler Für Boudewijn Buckinx (2014)
Hauke Harder Like Bells, Painted Bells (2004), Auf und Ab (2013), He was born in Belgium (2014)
Morton Feldman Palais de Mari (1986)
*Le Codex Faenza est le premier manuscrit trouvé en Italie au 15è siècle écrit en grande partie pour clavier>
17h30 – Accroche Note [II] (France)
Armand Angster, Françoise Kubler
[ EGLISE DE TOULX-SAINTE-CROIX ]
Deuxième concert de l’ensemble Accroche Note avec les deux musiciens qui en sont les fondateurs. Retour aux sources donc, aux sources d’une curiosité et d’un enthousiasme qui ne s’est pas démenti depuis 35 ans pour ces deux artistes. Curiosité et enthousiasme que l’on sait contagieux à leur contact, ambassadeurs inlassables de musiques surprenantes, vivantes et vivaces, prêtes à nous faire vivre de riches émotions contrastées. La musique contemporaine, musique difficile ? Fi !
Programme :
François-Bernard Mâche Kengir pour voix et sons fixés (1991) 20′
John Cage Fontana Mix (1958) pour soprano, clarinette et sons fixés 10’
Nicola Resanovic Alt.music.ballistix (1995) pour clarinette et sons fixés 12’
Philippe Manoury Illud Etiam (2013) pour soprano, clarinette et électronique 11’
Accroche Note Improvisations
Françoise Kubler soprano
Armand Angster clarinettes
21h00 – Pierre Meunier (France)
Au Milieu du Désordre
[ CHAPITEAU ]
Au milieu d’un cercle de gens, un homme prend tout son temps pour entasser des pierres. II pose la dernière, recule lentement sans quitter le tas des yeux. Dans l’assistance on chuchote, on soupire d’impatience, on pouffe, on espère une suite, on est quand même pas venu pour ces pauvres cailloux !… Inattendu et dense, le silence se fait. L’homme l’a fait naître. Face au tas, il l’observe, le corps traversé de mouvements, de questions ou de rougeurs qui semblent lui échapper.C’est le présent. Moment d’attraction pure.Tantôt grave, tantôt léger, un dialogue s’établit entre l’homme et la matière. Soudain au milieu d’une phrase, l’homme se met à bondir, à sauter de plus en plus haut, narguant la pesanteur de toute sa hauteur et vantant hors d’haleine les mérites du rebond. Le ressort l’inspire, avec sa manière têtue de résister à la chute. Si le bonheur d’après Kafka est d’oublier que l’on tombe, la jubilation de l’homme qui rebondit sous nos yeux nous convainc du contraire. La danse des ressorts, auxquels il suspend des pierres, le captive. Véritable musique pour l’œil, ce système pulsatoire asynchrone et spiralé stupéfie l’assistance par sa grâce énigmatique. En un doux va-et-vient, nous assistons à la réconciliation entre le haut et le bas. Oubliant le début, nous ne croyons plus à la fin tandis que l’immobile approche.Compagnon de légèreté aux spires d’acier bleu, pourquoi est-il si bref le temps de l’insouciance ?…Longtemps après tintera en nos oreilles la pureté carbonée du concerto de Schmirnov pour ressorts suspendus, que l’homme interprète au marteau de carrossier en guise de salut. Rêveur actif, Pierre Meunier tente d’entraîner le public sur le chemin qui mène au cœur caché des choses. Trimballant par monts et par vaux ses seaux de cailloux et sa malle de ressorts, il s’estimerait heureux s’il pouvait le temps d’une soirée réveiller la soif de cet élan dont le manque, organisé par notre propre indifférence, nous prive d’établir une relation intime et poétique avec le monde.
22h30 – Will Guthrie (Australie/France)
Solo de batterie
[ CHAPITEAU ]
Un solo du batteur Will Guthrie c’est toujours une expérience physique et une expérience mentale. En fait, la pensée musicale de ce musicien virtuose ne peut se séparer de l’extraordinaire présence qui la rend vivante. On assiste – mieux, on participe – à l’épuisement d’une idée, qui peu à peu, coup après coup, se développe et se déploie jusqu’à atteindre ses ultimes limites. Will Guthrie fait entendre tout le processus dans ses plus petits détails et ne prend aucun raccourci, ne cède à aucune facilité, nous faisant vivre la musique au travail, au coeur d’une discipline intacte et exigeante. Un moment fascinant.
SAMEDI 20 AOÛT 2016
11h00 – Frédéric Blondy & Charlotte Hug (France / Suisse)
[ EGLISE DE DOMEYROT ]
L’altiste Charlotte Hug et le pianiste Frédéric Blondy improvisent ensemble depuis une quinzaine d’années, mêlant leurs approches instrumentales, musicales et leur complicité dans une complémentarité rare. Ce qui les relie tout d’abord c’est l’incroyable travail d’exploration accompli sur leur instrument respectif bien au-délà des termes consacrés de techniques étendues tant ces techniques sont comme nées de l’expression même de leur être. Ecouter ces deux musiciens improvisant c’est plonger au coeur d’une matière sonore foisonnante au point d’équilibre entre la discipline la plus exigeante et le geste ludique.
15h00 – Hélène Mourot (France)
[ EGLISE DE SAINT-SILVAIN-SOUS-TOULX ]
Le hautbois est un instrument rare en musique contemporaine, en tous cas bien plus rare que le violoncelle ou le piano par exemple. Serait-ce qu’il se prête moins aux exigences de la recherche sonore et aux développements de techniques nouvelles dont l’influence provient en grande partie des musiques concrètes et électro-acoustiques ? Si c’est le cas, alors écoutons le hautbois dans ce qu’il a à nous transmettre, faisant apparaître peut-être le discours musical dans sa plus simple expression, dans sa nudité la plus crue. Si ce n’est pas le cas, alors laissons-nous étonner par sa présence sonore, par l’épaisseur et le grain de sonorités inattendues qui nous prennent à contre-pied de nos a priori.
Hélène Mourot vient, avec le soin et l’exigence qui sont quelques-unes de ses qualités, partager sa vision de son instrument et de la musique au gré d’un programme en forme de portrait dont une oeuvre en création de Martin Moulin.
Programme :
Liza Lim Gyfu (2011)
Vinko Globokar ?Corporel (1984)
Georges Aperghis / Gherasim Luca Textes choisis
Martin Moulin Et Toi Soleil (2016) [CRÉATION]
En partenariat avec La Métive
16h30 – Accroche Note [III] (France)
Armand Angster, Françoise Kubler, Christophe Beau, Cécile Steffanus
[ EGLISE DE DOMEYROT ]
Troisième et dernier concert de l’ensemble Accroche Note qui dévoile ainsi plusieurs facettes de son approche artistique, nous permettant un contact plus vibrant avec les musiques que ses membres veulent transmettre et partager.
Programme :
György Ligeti Trois lieder sur des textes de Sàndor Weöres pour soprano et piano (1947)
Iannis Xenakis Charisma pour clarinette et violoncelle (1971)
Ivan Fedele Paroles y palabras pour soprano et violoncelle (2001) Allons / Ca ira / Querida presencia
Alban Berg Quatre pièces opus 5 pour clarinette et piano (1913)
Jonathan Harvey Chu pour voix, clarinette et violoncelle (2002)
Accroche Note Improvisations
Françoise Kubler soprano
Armand Angster clarinette
Christophe Beau violoncelle
Cécile Steffanus piano
18h00 – Rie Nakajima (Japon/Angleterre)
[ PARC DU CHÂTEAU DE LA ROCHE ]
photo © Peter Davidson
La démarche de l’artiste sonore Rie Nakajima s’apparente à la contemplation et à l’étonnement retenu envers la vie des objets qui malgré l’artifice et le dispositif qui les anime semblent s’en émanciper pour atteindre une autonomie cachée en leur coeur. « Objets inanimés, avez-vous donc une âme ? », l’idée n’est certes pas nouvelle mais plonge qui contemple dans une rêverie sans fin qui prend sa source dans la plus triviale réalité de l’objet, de son utilité ou de sa désuétude. Entourée d’objets quotidiens de toutes sortes, la plupart de petite taille, Rie Nakajima s’occupe à réveiller leur vibration, à les associer, formant couples et groupes, dans une démarche enfantine, de celle qui préfère se tourner vers l’enchantement que vers la cruauté.
21h00 – Le Bal (France)
[ CHAPITEAU ]
Ce n’est pas parce qu’on nous aimons les musiques à entendre que nous dédaignons les musiques à danser, non !
Appel à toutes les pointures :
Les plats, les bots, les marins, les agiles, les d’argile, les fermes, les tendres, les droits, les gauches, les à coulisse, les palmés, les levés, les à terre, les de nez, les de lit, les de guerre, les de mur, les de vigne, les destal, les douches, les de biche, les de cheval, les d’alouette, les de cochon, les de lion, les de loup, les de mouton, les de poule… Tous les pieds sont cordonnialement invités à venir se trémousser sans modération au Bal du Caboulot.
Par mesure de sécurité et afin d’être sûr qu’il en ait pour tout le monde, nous incitons tous les pieds à venir avec un corps.
INSTALLATION 2016
Rie Nakajima (Japon/Angleterre)
[ PARC DU CHÂTEAU DE LA ROCHE]
En complément du concert qu’elle donnera samedi 20 août, Rie Nakajima investit le parc du Château de la Roche pour une installation sensible et curieuse. N’hésitez pas à vous y promener !
LES ATELIERS DU BRUIT 2016
Les Ateliers du Bruit
[ PRÈS DU CHAPITEAU ]
Véronique, Nelly et Claudine proposent tout au long du festival un atelier de pratique artistique, de pratique d’écoute, où entendre et faire sont intimement liés.
Dans la culture de masse, la musique est assez pauvrement servie et les musiques discursives ont la part belle au regard des musiques vibratoires.
Nous tenterons d’explorer et d’assouplir les rapports que chacun entretient avec la musique contemporaine, les musiques inattendues, la musicalité du quotidien, sa propre musicalité, l’improvisation.
Il sera question de pratiquer, de dédramatiser, d’apprivoiser, de s’approprier…
FRITURE RADIO – 2016
Pendant toute la durée du festival, une radio artisanale éphémère vient capter et retransmettre l’ambiance, les avis, les opinions, les émerveillements, les énervements, les interrogations, les évidences, bref tout ce qui fait la vie d’un auditeur et d’un festivalier !
Diffusions : vendredi 19 et samedi 20, de 16 h à 20 h ICI
http://friture-radio.eu/wp/friture/
VENTE DE CDS, LPS, LIVRES, ETC.
Le distributeur indépendant Metamkine sera présent sur le festival.